A Bagolem!

J’ai le plaisir de vous annoncer la sortie de mon dernier livre « A Bagolem », à la découverte de ce lieu singulier, où vous pourrez rechercher Francis. 🤔
Le livre est déjà disponible ici : https://www.edilivre.com/a-bagolem-2c4f5ef063.html/ et bientôt sur les marketplace habituelles.


En guise d’apéritif, voici un amuse-gueule avec le premier chapitre du livre😋 :


« Il faisait jour il faisait nuit à Bagolem.
Toutes nos pensées, toutes nos déductions nous avaient conduit à cette auberge où Francis avait eu très faim. L’heure du déjeuner venait de sonner. Sans préambule, nous nous assîmes dans un coin de la salle, nous prêtant au jeu de la restauration.
Alors, l’aubergiste se présenta :
« Monsieur !
— Bonjour…
— Au menu du jour, nous avons un plat unique, que chacun ici s’arrache ! »
Nos yeux effectuèrent un court panoramique embrassant très vite la salle déserte, et avec une étrange réjouissance, nous en vînmes à acquiescer.
« Excellent choix Monsieur ! Vous ne serez pas déçu par notre Francis !
— Pardon ?
— Oui, Francis, notre plat. Ma femme le cuisine à merveille.
— Ah… »
Aussitôt dit, l’aubergiste revint avec plusieurs pintes de bières blondes.
« Vous devez faire erreur.
— Non, c’est de la bière Monsieur…
— Difficile de vous contredire !
— … et ça accompagne à merveille le Francis…
— Dans ce cas !
— … et vous pourrez voyager.
— Hum ! (Nous cherchâmes les toilettes du regard). Après tout, si vous le dites ! »
L’aubergiste était reparti, mais nous avions compris. Dès la première gorgée, nous fûmes transportés, l’ambiance musicale nous le confirma, et de notre solitude, nous nous retrouvâmes mêlés au sein d’une assemblée de personnes attablées, devisant joyeusement en une langue familière, presque maternelle, qui auparavant nous eût semblé étrangère – sans doute attendaient-ils, eux-aussi, leur Francis !
À la seconde gorgée de la blonde légère et virevoltante, l’aubergiste nous apportait notre commande. Avec un indéchiffrable sourire aux lèvres, il déposa le modeste plat. À peine avions-nous lancé une œillade vers le truc à manger qu’il s’était encore éclipsé.
Sans réponse à nos questions, nous étions contraint de goûter à ce… à cette soupe qui tournoyait autour d’un marron foncé. Une cuiller remonta à notre bouche la chose liquide : succulence et merveille furent les mots qui s’affichèrent, dépassant – nous ne devrions l’exprimer avec aussi peu de déférence – l’aspect douteux du Francis.
Il y avait même de la viande dans les profondeurs de la soupe. Une viande délicieuse qui semblait vivre au gré de notre mastication, surtout au gré de la valse des conversations et des rires qui s’accélérait autour de nous.
Nous revînmes à la bière. Les gens étaient heureux ; et nous avec. Nous replongions dans le Francis, ramenant chaque fois une viande toujours plus succulente, à notre bouche émerveillée, nous revenions sans cesse à cette charmante blonde, nous poursuivions, mieux nous participions en chœur à la cavalcade des cris des rires des plaisirs de la splendide auberge.
À la fin de la deuxième pinte, nous prîmes connaissance de la pleine consistance du plat, de sa résistance à le voir dévorer : le niveau de la modeste soupe n’avait absolument pas baissé, alors que nous mangions, mangions, mangions…
Ainsi, nous fîmes ce que nous devions faire, et nous continuâmes à manger, à manger, à manger…
À la fin de la quatrième pinte, nous étions nourris, rincés et peut-être à jamais régénérés par l’implacable spécialité.
À persévérer, nous payâmes de notre être. Il n’y avait de fin. Or, nous savions déjà qu’il conviendrait d’y retourner.
Quel jour étions-nous ? Jeudi, le milieu de la semaine, au centre d’un jour qui ne se terminerait qu’après la fin de ce plat. Et rien ne nous assurerait jamais de la fin du Francis…
À l’évidence, c’était plutôt lui qui nous avait achevé ! »

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *